sábado, 14 de diciembre de 2019

Paris



" C'est quoi Paris?


C'est le flâneur solitaire dans les grands boulevards, c'est l'avidité imprégnée d'une profonde mélancolie inspirée par le paysage crépusculaire de la Seine, toute silencieuse, en repos. Hélas, entourés de gens de tous les côtés on s'est jamais senti aussi désemparés, même pas à la naissance, ni au seuil de la mort. Des silhouettes sans visage dansent très vite partout tout autour de nous, alors que nous... on va, on vient, lentement, en cadence, sans atteindre une destination. Au dessus de nos têtes il y a une myriade de lumières pâlissantes, bleues, rouges et blanches, qui loin d'éclairer la route et nous amener vers d'horizons plus doux, rendent l'ambiance encore plus éthérée et glaçante. Mais ça nous va bien. Et malgré ce sentiment de vide dont la nature échappe à la compréhension, on ne peut pas s'empêcher d'aimer la beauté époustouflante de cet endroit onirique et étrange, que l'on ne pourra en aucune manière appeler foyer, et qu'un jour disparaîtra de nos mémoires avec tout ce qu'il contient. Et en attendant que quelqu'un nous retienne du bout des doigts un instant, et nous regarde droit dans les yeux comme en disant “désormais, je resterai avec toi”, on continue à marcher d'un air enivré sans décrocher du point de départ. On prend plaisir à envisager l'impossible dans le regard de l'autre, séduits par l'idée qu'il nous aime comme on l'aime, et à tourner en boucle sur soi-même... On dirait que c'est l'éternel retour, et que tout a un sens pourvu qu'on n'y s'approche pas. C'est ça Paris, une utopie secrète dans l'esprit universel, insaisissable, magnifique, fuyante comme la lune dans le ciel. Un frisson féroce et éphémère qui me fait trembler de la tête aux pieds, un amour doux-amer emporté par un bateau qui abandonna trop tôt le quai, un dernier baiser parfumé sur le front avant de partir ailleurs.
Elle ne peut pas être autrement...et peut-être que c'est tant mieux."


S. Hexentanz




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